L'AUTRE MUSIQUE

L’AUTRE MUSIQUE

L’Autre musique n’est pas une bannière sous laquelle pourraient se reconnaître certains artistes sonores.

 

Au contraire, les artistes-chercheurs de L’Autre musique questionnent toutes les mises en forme micropolitiques dominantes et les « traits de visagéïté » prêt-à-porter qui musèlent la recherche en art.

 

Le double dièse, logo de l’Autre musique, est le symbole du nomadisme scientifique et artistique qui porte les projets de L’Autre musique. À l’image des « intercesseurs » deleuzien, ce double dièse nous rappelle la nécessité d’un engagement dans une pensée en mouvement. L’Autre musique c’est l’autre, l’altérité autant que l’altération : condition sine qua non pour être dans le mouvement.

 

Ce sont les pratiques d’artistes-chercheurs nomades et expérimentaux qui font le projet de L’Autre musique. D’une part, les problématiques abordées par chaque numéro ne sont pas des problématiques pour lesquelles l’analyse a été faite, une fois pour toutes, mais des lignes de recherche. De ce fait, chaque numéro est réactualisé et peut se trouver enrichi de nouveautés. D’autre part, les artistes-chercheurs de l’autre musique mettent un point d’honneur à éprouver, sur le terrain, les problématiques qui leur sont apparues importantes de soulever pour les pratiques des arts sonores contemporains.

 

L’idée porteuse du projet L’Autre musique peut se condenser dans la proposition d’une écopraxie dont la conceptualisation doit beaucoup à l’écosophie de F. Guattari et G. Bateson. La racine « éco » est entendue ici dans son acception grecque oïkos : maison, habitat, milieu naturel, environnement. Les artistes-chercheurs de L’Autre musique émettent l’hypothèse que la pratique artistique, dans la mesure où elle n’est pas soliloque, permet de lutter contre les standardisations des comportements, les fossilisations des subjectivités et les hermétismes sociaux. En effet, les artistes-chercheurs de L’Autre musique, conscients de la plasticité inhérente à toute construction humaine, veulent réinsuffler cette plasticité à tous les niveaux de la vie. C’est une alternative aux tentatives de domestication de toutes sortes pour contribuer à l’écriture, sans cesse renouvelée, de cartographies existentielles — à la fois mentales et sociales.
 

Le projet L’Autre musique se déploie dans plusieurs champs complémentaires en organisant

  1. des événements artistiques (exposition, concert…) ;

  2. en animant un blog laboratoire ouvert aux pensées et aux pratiques en train de se faire ;

  3. en éditant la revue numérique L’Autre musique.


 

LA CRÉATION ARTISTIQUE

 

Les artistes-chercheurs de L’Autre musique sont ouverts à toutes les altérités. Leurs créations sont nécessairement transdisciplinaires et polyartistiques. De plus, ils prennent toute la mesure du milieu qui voit naître leurs œuvres et restent disponibles à l’ensemble du processus de création : les esquisses, les ratures, les échanges, les rencontres. Enfin, les artistes-chercheurs de L’Autre musique cherchent des alternatives économiques à la production et à la diffusion de la création artistique. Ils sont conscients que le milieu de l’art contemporain est dépendant d’un certain système d’énonciation.

 

LA RECHERCHE

 

Les artistes chercheurs de L’Autre musique, animés par la plasticité et nourris par l’esprit de décloisonnement, veulent proposer une recherche transdisciplinaire et polyartistique. Celle-ci reconnaîtra enfin les œuvres et tout le processus qu’elles engagent comme contenu scientifique recevable, au même titre qu’un essai ou qu’un article. Les artistes-chercheurs de L’Autre musique cherchent aussi des alternatives aux formes scientifiques imposées et souvent incompatibles avec la pratique de l’art lui-même.

 

LA TRANSMISSION

 

Les artistes-chercheurs de L’Autre musique veulent remettre à tous les niveaux de l’enseignement artistique la pratique interdisciplinaire, comme l’un des enjeux fondamentaux de l’apprentissage et de la constitution des savoirs. Les écoles doivent rester des lieux ouverts, rendant possible l’écriture dynamique de cartographies existentielles, proposant de nouvelles façons d’habiter le monde.