DU GRAND ART !
extrait
ANECDOTES RECUEILLIES

Ils ne mettent pas le même sens dans le mot « art », mais ils s’accordent à lui vouer le plus grand respect.

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Ça se passe dans une fête, chez des amis d'amis. Je ne connais pas beaucoup de monde, je suis un peu mal à l'aise n'osant pas trop discuter avec les autres invités. Mais il y a cette fille, qui m'attire ; ce n'est pas forcément sexuel, ni même du désir, mais elle me plaît, peut-être parce que je lui trouve un air mystérieux, c'est comme ça. Nous discutons ensemble et, comme il convient en ce type d'occasion, je lui demande ce qu'elle fait dans la vie.

Elle me dit qu'elle est commissaire d'exposition ; que ce n'est pas comme ça qu'elle gagne sa vie (elle s'emmerde au travail), mais que ce qu'elle aime faire, elle, c'est monter des expositions. Pas de grandes expos, elle a précise, mais des choses simples, avec un seul artiste, et elle est fière de pouvoir offrir ainsi, à quelqu'un ou à quelqu'une, l'opportunité de montrer publiquement son travail. Elle me dit qu'elle essaye, dans la mesure du possible, de donner un peu d'argent à l'artiste, pour que ça couvre au moins une partie de ses frais de production.

Je suis impressionné par un tel investissement, par ce qu'elle a l'air de considérer comme un engagement en faveur de l'art et, donc, des artistes, par ce temps qu'elle peut passer, en dehors de ses contraintes professionnelles, à chercher des lieux pour les exposer et des fonds pour les aider. Elle me dit qu'elle aime ça et qu'il lui arrive aussi bien de financer l'exposition avec son propre argent, parce qu'elle en a envie.

Je trouve ça étrange, qu'elle prenne en charge quelqu'un au point de lui permettre de faire ce qu'il veut, sans qu'il ait à se soucier des taches fastidieuses de démarchage et d'organisation, et qu'il puisse ainsi se dédier à sa propre pratique. Je lui demande : Mais pourquoi tu ne le fais pas, toi ? Y a-t-il quelque chose qui t'en empêche ? Qu'ont vraiment de spécial ces artistes, qui justifie que tu t'occupes d'eux ainsi ? Qu'ont-ils de plus pour mériter une telle attention ? Et qu'ont-ils de moins qui les rend incapables d'endosser eux-mêmes tous les aspects rébarbatifs de la diffusion de leur travail ? Pourquoi te mets-tu ainsi à leur service ?

 

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Il y a tous ces gens qui restent le plus longtemps possible après le concert, qui rêvent d'entrer dans les loges pour y côtoyer les artistes, comme si cette simple proximité était un privilège garantissant une expérience inoubliable.

 

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Elle est venue à l'exposition voir ce qu'elles avaient fait. Elle a envie de savoir, elle est curieuse. Elle écoute et ça lui plaît beaucoup : ça l'a emmenée ailleurs, sans pour autant la contraindre. Ça l'a libérée de son quotidien, de ses habitudes, de ses réflexes, ça lui a rappelé quand elles étaient venues, comment elles avaient fait bouger les cadres, ouvert de nouvelles perspectives, et comment elle avait alors retrouvé le plaisir de travailler ; comment les choses s'étaient remises à faire sens.

 

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Il y a peu de spectateurs à ce colloque. Tous sont des intervenants, ou des amis de ceux-ci. Et l'un d'entre eux, justement, participe au débat, ce qui n'est pas si courant, et il souligne les dangers inhérents, c'est son point de vue, à l'utilisation des nouvelles technologies, y compris dans l'art, en pointant, notamment, le risque d'une société policière. Il est assez isolé. Les chercheurs présents, investiguant tous le champs de l'art, se sentent pour cela légitimes pour en parler, pour le défendre, bien sûr – le contraire risquant de les conduire à scier la branche sur laquelle ils sont assis.

Sûrs de leur avis, oubliant parfois que ce n'est qu'un point de vue, ils adoptent un ton pédagogue, parfois condescendant, mais l'un d'entre eux finit par s'énerver et critique vertement son contradicteur. Emporté par ses arguments, il le compare à un ayatollah combattant la liberté d'expression ; un de ceux qui font le lit de ces vandales s'attaquant ignominieusement à l'art contemporain, détruisant, par exemple, cette installation dans l'espace public, pour laquelle un artiste avait entouré des troncs d'arbre avec du cellophane.

La discussion s'arrêta là.

 

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Depuis sa réouverture, le Palais de Tokyo (à Paris) a été plusieurs fois agrandi. La dernière extension a été l'ouverture de ses sous-sols, une surface d'exposition si grande qu'on n'en devine pas la fin et qu'on a l'impression qu'elle s'enfonce jusqu'aux entrailles de la terre.

Thomas Hirschhorn y présente une exposition/installation, Flamme éternelle. Dans son style désormais caractéristique, il a investi le lieu en y bâtissant des murs en pneus, créant des espaces au milieu desquels sont installés des braseros au gaz. Les « murs » sont recouverts d'inscriptions écrites sur des feuilles scotchées sur les pneus. Les différents espaces sont des lieux de conférence et de débat ; on peut aussi aider à fabriquer le quotidien de l'expo et, surtout, boire des bières vendues (à un tarif plutôt bas) dans le bar installé au milieu de tout ça.

On a l'impression d'être dans un squat très sympathique, dans lequel on a bien envie de raviver la « flamme éternelle », d'autant que tout le monde semble être sur la même longueur d'onde. C'est généreux, c'est participatif, et c'est sûrement moins gênant dans le centre d'art qu'installé dans la rue !

 

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Tous les ans, de l'automne au printemps, une résidence d'artistes a lieu à Province Town, Massachusetts (PT, pour les intimes).

Il doit bien y avoir une vingtaine de participants, écrivains, poètes, plasticiens. Ils logent pour la plupart dans le lieu même de la résidence, sauf les plasticiens qui y ont leur atelier, mais qui sont hébergés ailleurs, dans un bâtiment tout proche.

Si l'été Province Town est une ville balnéaire branchée, très appréciée de la communauté gay new-yorkaise, l'hiver, elle mérite bien son nom : c'est un bled endormi où il n'y a guère d'autre occasion de sortie que le pub, surtout le vendredi soir, où une drag queen anime le karaoké. Autant dire que la résidence dure. C'est pour cette raison que la fin du séjour peut prendre la forme d'un long défouloir collectif, du moins si les résidents s'entendent bien. C'était le cas cette année-là. Il y avait une fête tous les 2 jours, et un repas à peu près un jour sur 2. Ça laissait peu de temps pour se reposer, d'autant que la journée était consacrée au travail – quand tout le monde ne se retrouvait pas pour aller à la pêche aux clams.

Peut-être était-ce dû à l'isolement, ou à la fatigue, mais les résidents investissaient la totalité de leur énergie dans tout ce qu'ils faisaient. Ils ne pouvaient pas s'engager à moitié, ils y allaient à fond.

Le plus impressionnant, c'était pendant les fêtes. Alors, leur imagination fonctionnait à plein régime, et tous azimuts ; il n'y a qu'à citer le nom de certaines d'entre elles : « Vampire Prom Party » (le bal des vampires débutantes), « Clem's silly ping pong tournament » (le stupide tournoi de ping pong de Clément)…

Il faut imaginer leur déguisement – chacun différent, tous élaborés ; tous types d'accessoires : une immense tête de Frankenstein, au triple de sa taille, à la manière de Ron Mueck, servant de punching ball, une paire de lunettes longue vue pour jouer au ping pong sans voir la balle, une raquette géante ou pas plus grande que la balle, etc. ; des consignes insensées : frapper le plus fort possible la tête de Frankenstein avec une batte de baseball, jouer au ping-pong avec un compère accroché à vos basques (littéralement) qui vous parle à l'oreille pour vous décontenancer…

Cette bande de fumistes contemporains vivaient en permanence de performances, sans en faire tout un plat, juste pour leur plaisir et parce que ça venait comme ça… Ils réinventaient leur quotidien (dans le cadre privilégié de la résidence).

 

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Un nouveau centre d'art dans une ville de 100 000 habitants, historiquement à gauche. Un des seuls projets que le maire termine pendant son mandat, et ses chances de réélection sont très faibles (pour d'autres raisons). C'est un projet important et ambitieux, mais réalisé en très peu de temps.

À quelques jours de l'inauguration, le maire vient voir l'état d'avancement des travaux. C'est le branle-bas de combat. Même les artistes, qui n'en peuvent mais et s'en tamponnent le coquillard, sont invités pour fournir explications et anecdotes, si le maire le demande. Les employés du centre d'art, qui sont aussi ceux de la mairie, courent dans tous les sens. Ils sont tendus, inquiets : le maire est en retard.

Les artistes vérifient leur accrochage, réfléchissent à leurs projets, discutent entre eux pour ne pas avoir trop l'air d'attendre. Rien ne se passe, jusqu'à ce qu'une rumeur circule : le maire ne viendra pas. Les grilles entourant le bâtiment viennent d'êtres déposées (démontées) pour on ne sait quelle raison, le chantier n'est pas assez avancé, c'est se moquer du monde !

Voyant ça de loin, le maire n'a pas daigné rentrer dans le centre d'art et a rebroussé chemin.

 

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Ça se passe dans une librairie, petite mais renommée. Ici, les sciences sociales sont à la fête. Et, justement, c'est l'inauguration du dernier numéro d'une revue universitaire, consacré à l'engagement. Beaucoup de contributeurs sont là pour nous présenter ce qu'ils ont écrit. Les quelques chaises installées devant eux ne suffisent pas et une partie du public doit s'assoir comme il peut, là où il peut, voire rester debout. Tout le monde semble rattaché au monde universitaire : chercheurs, professeurs, étudiants. Les contributeurs parlent chacun leur tour, souvent d'une voix faible, comme s'ils voulaient que leurs propos restent entre eux, dans leur cercle restreint. Dommage, ils ont l'air si satisfaits d'eux-mêmes, ça devait être intéressant…

 

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Nicolas Frize est un compositeur de musique contemporaine. Il est souvent reçu en résidence. À la fin de celles-ci, pour couronner le travail, pourrait-on dire, il en présente le fruit, lors de un ou plusieurs concerts. J'en ai assisté à trois.

 

Le premier avait lieu dans un des bâtiments anciens des Beaux-Arts de Paris, rue Richelieu : un cadre très prestigieux. J'y étais invité en tant qu'agent du ministère de la Culture, de par ma qualité d'enseignant en école d'architecture. Ce concert était une récompense, sans doute un moyen de faire corps et, peut-être, de nous éduquer culturellement.

Le dispositif était impressionnant, puisqu'il remplissait le Palais des études (plus de 600 m², quand même !) d'instruments de percussion. Ils étaient disposés sur des estrades, cependant que le public était réparti sur des chaises un peu partout, plutôt au cœur du dispositif. L'ensemble des instruments étaient en porcelaine, produites à Sèvres, pendant une résidence qu'il clôturait ce soir-là. Le concert fut très agréable, dans une ambiance, me semble-t-il, assez mondaine (compte tenu du lieu et des invités).

 

Le deuxième concert eut lieu à Saint-Denis, dans la salle de la légion d'honneur. Celle-ci n'a de guindé que le nom : à l'intérieur, on se croirait dans une salle des fêtes communale. Je m'y rendis à reculons, avec des a priori négatifs. La nouvelle résidence du compositeur avait eu lieu avec des Séquano-dionysiens (habitants de la Seine-Saint-Denis) et je craignais que leur participation affichée ne soit que de l’esbroufe. Pourtant le concert fut extraordinaire, sous tous les plans.

Le public était varié, de tous les milieux sociaux, y compris modestes, à l'instar des nombreux amateurs participants (il ne devait pas y avoir plus de dix musiciens professionnels). Comme ils venaient voir leur famille, ils semblaient passionnés – alors même que la musique n'était pas des plus accessibles. Mais leurs parents avaient l'air de bien s'amuser à jouer la grande partition graphique de Nicolas Frize, avec toutes sortes d'objets (par exemple, en refermant des dictionnaires d'un coup sec) et leur voix. Le compositeur faisait tourner les chœurs et parfois laissait opportunément des espaces dans lesquels les participants, d'origines très variées, pouvaient chanter des airs de leur culture familiale.

Quelque chose avait pris, ce soir-là, qui remplit tout le monde d'optimisme et de fierté.

 

Le troisième concert eut lieu à Saint-Ouen, après une autre résidence du compositeur, dans l'usine Peugeot, une des dernières, voire la dernière usine automobile toujours en activité dans un centre-ville. Et, justement, l'époque était encore au « dégraissage », aux plans sociaux, aux fusions-acquisitions, coup de butoir après coup de butoir, pour augmenter les profits en « compressant » la « masse salariale », en « réduisant les effectifs », tout cela pour rendre l'entreprise « compétitive » et bien rémunérer les actionnaires, sans quoi c'est le chômage ! On connaît le refrain et on sait vers où la balance finit toujours par pencher…

C'est, en substance, ce que disait un excellent tract de la CGT, très bien écrit, drôle, instructif et revendicatif que les syndicalistes distribuaient devant l'église (!), une des trois étapes de concert, avec la salle communale et l'usine.

Et c'est là, bien sûr, que tout finit, là où eut lieu l'apothéose, le bouquet final, du concert de pièces détachées, les percussionnistes amateurs cédant en partie la place à des professionnels, ceux-ci étant accompagnés de chanteurs et de musiciens, les amateurs ne participant qu'à des chœurs, ou faisant une pitrerie à l'occasion. La musique était trop belle, agréable, peut-être trop. Le travail collectif préparatoire étant escamoté par une composition trop musicale qui n'octroyait une place aux participants que pour les y enfermer dedans.

En sortant, nous avons pu emporter avec nous tous les numéros de l'excellent Travails (journal éphémère dirigé, entre autres, par Nicolas Frize) et, surtout, visiter l'usine (tournant à petit régime à cette occasion). Le spectacle fut choquant, pour nous qui ne savions pas comment fonctionne une usine aujourd'hui. On aurait dit un gigantesque robot, la machine totale produisant des pièces de voiture à la chaîne, dans une chorégraphie implacable où le rôle des ouvriers est réduit à vérifier la pièce fabriquée mécaniquement et à la jeter dans un bac. Tout cela dans un tintamarre oppressant de pistons, vérins, engrenages, emboutissements, aplatissements, déformations. On comprend pourquoi la musique techno a pu prendre son essor à Detroit (Motor City).

 

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À l'intérieur, une discussion organisée par le centre d'art sur les rapports avec les institutions et la nécessité, impérieuse, de ne pas se placer comme simple fournisseur, mais au contraire de défendre ses choix et ses démarches. Dehors, deux personnes travaillant avec le centre d'art se désolant que les choses ne se passent pas toujours comme ça.

 

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Cette fois-ci, pour comprendre, il faut expliquer le contexte – il faudrait, en toute rigueur, le décrire à chaque fois, pour dire comment on le lit (on le vit), ce qu'il produit en nous et comment il nous oriente, mais toutes les scènes préalablement décrites avaient lieu en France, contexte dont la plupart des lecteurs sont familiers (bien que chacun puisse en avoir sa propre interprétation).

Prenons l'avion. Allons au sud, tout au sud, à l'extrême sud. Durban. 3e ville d'Afrique du Sud, au nord de la côte pacifique. Les architectes du monde entier s'y retrouvent en congrès. Dès la sortie de l'avion, des consignes de sécurité qui s'apparentent plutôt à des menaces : le pays est dangereux. Ne sortez pas seul, pas la nuit. Allez dans les zones safe comme le congrès, qui est entouré de grilles, comme partout, dont l'entrée est gardée, comme (presque) partout. Ne quittez pas la zone.

Bourrés de bonne volonté, les architectes réfléchissent pour améliorer la situation, tout en respectant les spécificités de l'endroit. Leurs contributions sont généreuses et optimistes. Ils cherchent des « solutions ». Peut-être la situation s'améliorera-t-elle, peut-être pour le plus grand nombre. Ça prendra du temps. La ville est comme découpée en morceaux : par couleurs, par cultures, par niveaux de vie, surtout. Seul le centre-ville est mélangé. La côte est hérissée d'hôtels de luxe. Entre les deux se trouve un quartier pauvre et mal famé. Les architectes pensent (pansent) une « couture urbaine » dans la rue qui sépare les deux mondes, la rue qui auparavant délimitait les zones blanche et noire. Ils y ont installé une brasserie provisoire qui ne serait pas incongrue dans l'ancien Berlin-Est ou dans le quartier des galeries à Shanghai. Des étudiants s'y retrouvent pour travailler ensemble.

Normalement, c'est ouvert, mais ce soir-là, c'est fermé, et gardé. Il y a une fête. L'entrée est payante. Pas très chère, mais payante. Des gens de toutes couleurs de peau s'y côtoient. Déformé par les habitudes, je me dis : c'est la première fois que je vois, dans un même espace public et discutant ensemble, des Noirs, des Blancs, des Indiens, des Chinois ; et puis : ce n'est pas un espace public et les gens, par delà leur apparence physique, sont identiques. Ils s'habillent pareil, ont les mêmes aspirations pour une société qui leur ressemble. Tout le monde vibre, ensemble, pendant le ciné-concert organisé par l'Alliance Française. Une énergie irradie l'assistance qui écoute la musique, tantôt calme, tantôt syncopée, du groupe de jazz contemporain français, Ozma, et qui regarde le diaporama-photo présentant un parcours à partir des shacks (auto-constructions illégales) de Durban jusqu'à la mer.

Montrant la misère et la débrouillardise (le mot à la mode est : résilience), les photos sont touchantes. Telle est bien leur fonction : de permettre d'être touché non par ce qu'elles représentent, mais par leur représentation, qui n'est qu'une image (et en cela ne constitue pas une menace physique). Qui, dans l'assistance, aurait envie de partager la vie des pauvres ? Il est plus facile de les observer de loin, par l'entremise des photographes. On peut même être enthousiasmé par ces images, quand elles sont présentées dans un lieu protégé, comme dans le centre d'art où eut lieu la deuxième représentation du ciné-concert. Mais fait-on encore le rapprochement entre elles et les scènes de vie qu'elles montrent ?

 

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Une autoroute part du centre-ville de Durban vers l'intérieur des terres. Elle creuse une tranchée dans la première colline. Là, en contrebas, des auto-stoppeurs attendent avec, en main, leur petit panneau indiquant leur destination. Au-dessus, au niveau de la ville, mais dans l’entrelacs des rues quittant et rejoignant l'autoroute, deux installations d'artistes. Je les prends en photo, pour documentation. Quelqu'un me voit faire, vient vers moi (un Noir vers un Blanc, d'égal à égal, de semblable à semblable : c'est malheureusement rare), me montre l'installation faite de carrosseries de voitures peintes de couleurs vives et surélevées sur des pieux de plus de 2 mètres : qu'est-ce que c'est, pourquoi ? Je lui parle du congrès des architectes, des interventions d'artistes ; je lui donne mon sentiment : il ne faut pas chercher à comprendre. Il me présente sa femme, on se serre la main, chacun va son chemin.