INTENTIONS
extrait
TEXTE DE L'APPEL À CONTRIBUTIONS

Extraits de l'appel à contributions pour le colloque Bruits publié le 13 février 2014 dans le Laboratoire L'Autre musique.

Certaines créations environnementales ou « installationnistes », de même que certaines performances ou concerts, ont thématisé la question du bruit en tant qu’il serait la face ambivalente de la musique et de tous les sons organisés pour la communication et le plaisir esthétique. Le bruit, entendu comme « l’informe sonore » par référence à Georges Bataille (« Informe », in documents 7, décembre 1929), peut ainsi avoir une valeur performative équivalant à interdire l’assimilation « esthétique » des objets rangés sous ce registre par l’altération des grilles et structures de réception d’expositions ou de spectacles. Il est alors le symbole même de l’informe, de l’invérifiable et du non hiérarchisé. Ce colloque s’appliquera à en déterminer les matières et les techniques, les formes, les fonctions et les usages, y compris dans un contexte culturellement administré, et avec une approche plurielle que traduit le pluriel du titre.

Le colloque sera organisé en demi-journées suivant des thématiques transversales favorisant l’interdisciplinarité. La partie scientifique sera accompagnée d’expositions, de performances et d’ateliers.

 

Thématiques indicatives

Les quatre grands axes proposés ci-dessous exposent un plan de travail simplement indicatif, dont l’architecture évoluera en fonction des propositions reçues.

 

* Le premier axe s’attacherait à saisir le bruit dans sa résistance aussi bien à la volonté de système qu’aux stratégies taxinomiques, envisageant sa perturbation potentielle des expériences : impuretés, mélanges, excès, rumeurs et dissonances…

 

* Le second axe aborderait l’histoire du bruit jusqu’à ses manifestations contemporaines, notamment du point de vue de ses fonctions symboliques, de ses régimes sensibles et de ses enjeux politiques, voire économiques, qu’il soit repoussé, filtré, accepté, réifié, ou encore essentialisé, compris comme anti-modèle musical ou adopté comme attitude.

 

* Le troisième axe ferait place aux désordres de toutes sortes, aux nouvelles poïétiques du bruit, là où il fait question et nourrit, soutient ou façonne les œuvres, de la noise, du grindcore, de l’indus aux musiques expérimentales et improvisées et aux performances bruitistes : configurations inclassables et hors-norme par fictions, détournements, jeux, détours, destructions…

 

* Le quatrième axe proposerait une approche écologique du bruit dans ses rapports au lieu, ses liens avec l’architecture, l’environnement et la nature, avec la société, la subjectivité et, plus généralement, comme ce qui fait lien entre musique, son et monde : bruit de fond de la culture, archives sonores, field recording